Hommage à mon Grand-Père, Paul PONTONNIER

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Tu nous as quittés ce jeudi 27 janvier 2011 pour un monde meilleur en laissant derrière toi d’infinis souvenirs et péripéties.

Tout a commencé sur le chemin de l’école qui relie l’Ile de Falcon et Saint-Barthélemy-de-Séchilienne par la montagne. Qu’il neige qu’il pleuve ou qu’il vente, avec tes sabots de bois, tu traversais la forêt une boîte de sardine et un morceau de pain dans la poche. La légende « Pontonnier la sardine » était née.

Que ce soit à la guerre, engagé à l’âge de 16 ans dans la résistance, puis dans l’armée avec les « Diables bleus » tu livreras diverses batailles, parmi les plus marquantes, celles du Mont Froid et du Fort de la Turra où la grande majorité de tes compagnons d’armes périrent sous le feu ennemi.

Tu as travaillé dans des conditions pénibles à Pechiney, en tant qu’arracheur (personne qui procédait au changement des anodes en graphite), dans les cuves d’électrolyses pour la fabrication de l’aluminium. Payé à la tâche, il te fallait seulement 3 à 4 heures pour achever ton travail. Beaucoup d’autres essayèrent et abandonnèrent rapidement devant la difficulté de la tâche. Dans le cadre de ton travail tu es également parti au Cameroun pour participer au démarrage d’une nouvelle usine de fabrication d’aluminium. Tes capacités reconnues pour la conduite des cellules d’électrolyses te permirent d’accéder à la fonction d’agent de maîtrise. D’après les anecdotes que tu nous as rapportées, tu n’étais pas le dernier à participer aux plaisanteries en tout genre : graisse dans les chaussures, huile dans les bouteilles de shampoings. Même sur le trajet de l’usine c’était l’aventures : suite aux vociférations d’un chauffeur routier pour qui votre quatre chevaux n’avançait pas assez vite, ton frère Edouard « le Gust » et toi (dits Shadi, Markizibi, Bourguiba) avez dû vous arrêter puis Shadi s’est proposé de lui expliquer votre point de vue manu militari alors que vous rigoliez à la vue du chauffeur qui courait autour du camion, ton frère à ses trousses.

Ta force légendaire te permit de gagner à maintes reprises au jeu du train à la fête foraine (Consiste à pousser un chariot lesté sur un rail afin d’atteindre une cible au sommet de celui-ci), si bien que le forain te priait d’arrêter de jouer en t’offrant en contrepartie une caisse de champagne pour éviter de faire faillite (bien sûr, toi tu voulais continuer pour casser la gare qui se trouvait en haut du rail…)

De la chasse à la bécasse, ta passion, nous retiendrons tes mille et une excuses pour justifier chaque coup de fusil manqué (le soleil dans les yeux, la branche, la glissade…). En compagnie de tes fidèles pointers tu as parcouru de long en large les forêts environnantes, la Cuche (Massif du Grand Serre) fût cependant ton terrain de prédilection.

Tu nous en fais voir de toutes les couleurs avec ton caractère bien trempé, comme le jour où tu as coupé l’arbre du voisin à la scie sur un coup de tête.

Nous avons passé d’inoubliables moments à l’Ile de Falcon sur la terre de nos ancêtres (plus de 8 générations connues à ce jour). Tu t’es battu jusqu’au bout contre l’injustice de l’expropriation due à cette maudite montagne, ceci avant que la maladie ne te frappe. Cette rébellion t’a d’ailleurs valu de paraître plusieurs fois sur le petit écran ainsi que dans des magazines… tu es devenu le personnage incontournable du village.

Tu resteras à jamais gravé dans nos mémoires avec la grand-mère qui nous inondait de confiseries en tout genre.

Au fil des années tu t’es imposé et restera comme une légende pour beaucoup d’entre nous !


Comments

  1. Pontonnier dit :

    Merci Richard pour cette hommage rendu à Pépé. On ne pouvait on ne peut mieux écrire ces quelques belles lignes !

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